Dans un premier temps, on fait le choix de se syndiquer afin d'obtenir une convention collective qui encadre nos conditions de travail. Cela nous permet également d'éliminer les injustices, le favoritisme et la discrimination. Il fait disparaître l'arbitraire des décisions de l'employeur dans l'attribution des promotions ou des postes vacants, les mises à pied, les congédiements, le choix des horaires de travail, des dates de vacances, etc. Ce sont là des raisons pour lesquelles ont fait le choix d'adhérer à la CSN.
Par contre au-delà de ces raisons, rappelons-nous pourquoi au départ on a fait le choix de se syndiquer dans le réseau des CPE. Je vous ramène à l'époque des années 80, où le gouvernement accordait peu de subventions aux garderies. On se souvient combien il était difficile de négocier une augmentation de salaire, puisque ça impliquait automatiquement une augmentation des frais de garde des parents utilisateurs du service.
Déjà à l'époque il en coutait quand même assez cher (plus ou moins 20$ par jour) d'envoyer son enfant à la garderie. Donc, les travailleuses étaient prises avec un dilemme. Puisque si les frais de garde étaient trop élevés afin d'améliorer les salaires, les coûts devenaient trop élevés pour une grande majorité de parents. Ceux-ci se dirigeaient vers d'autres alternatives de garde à coûts moindres ou magasinaient leur service de garde. On risquait constamment de perdre notre clientèle.
Pour nous, la solution était de se regrouper ensemble pour créer un rapport de force afin de faire une pression politique pour demander une plus grande implication monétaire de notre gouvernement. Ainsi, on pourrait revendiquer de meilleurs salaires pour les travailleuses et des services de garde à moindre coûts et plus accessibles pour les parents de la société québécoise.
C'est à ce moment, début des années 80, que les équipes de travail ont commencé à se syndiquer . On a fait le choix de se syndiquer par idéologie, en guise de solidarité entre nous et afin de briser l'isolement. De 1980 à 1995, nous avons pu observer une vague de syndicalisation dans notre réseau. Cala nous aura pris plus 15 ans à construire un rapport de force.
Présentement, nous comptons plus ou moins 8000 travailleuses syndiquées CSN dans les CPE. Il est important de comprendre que 8000 travailleuses des CPE qui choisissent de se mobiliser peuvent faire la différence. Ensemble, on est juste assez nombreuses pour faire une pression politique qui impose au gouvernement une écoute et une collaboration de sa part.
Il est aussi important de savoir que dans les dix dernières années le réseau s'est grandement développé et qu'il y a beaucoup plus de personnes qui travaillent dans les CPE maintenant. Par contre, le mouvement de syndicalisation dans notre milieu n'a pas suivi la cadence. C'est regrettable puisque pour maintenir notre rapport de force envers notre gouvernement, nous devons rester unis, solidaire et accroître la syndicalisation. Il est essentiel de comprendre que c'est ensemble qu'on peut améliorer nos conditions de travail et maintenir nos acquis.
Nous vous invitons à en parler et à sensibiliser tous les travailleurs et toutes les travailleuses du réseau des CPE afin de maintenir et encourager la syndicalisation.